La frontière
Au moment d’écrire ces lignes, la frontière canado-américaine est encore fermée au trafic automobile, sauf pour les « voyages essentiels », jusqu’au 21 décembre, mais je crois qu’il y aura encore une prolongation. J’aimerais apporter quelques précisions en réponse à vos nombreuses lettres au Jaseur (pour lesquelles je vous remercie) : un VR est aussi considéré comme un véhicule, au même titre qu’une auto ou un camion. D’après les informations que nous avons colli-gées et les commentaires de nos membres, les agents des services frontaliers semblent ne pas faire d’exceptions. Vous ne pouvez pas passer la frontière pour visiter les É.-U., même si vous y possédez une résidence. Nous avons par exemple eu vent de situations où les ouragans on endommagé des résidences. Leurs proprié-taires canadiens n’ont pas obtenu la permission de s’y rendre pour s’occuper des réparations ou pour mieux protéger leur propriété. Pour un agent des douanes américaines, ce n’est pas considéré comme un « voyage essentiel ». Alors… la protection de votre propriété dont le sous-sol est inondé, le toit arraché ou les fenêtres soufflées ne compte pas comme un voyage essentiel. Quel non-sens!
Certains snowbirds ont aussi eu dans leur famille des urgences médicales aux É.-U., et ils n’ont pas pu se rendre à leur chevet. Beaucoup ont contacté d’avance le poste frontalier, mais je crois que les agents ont compris et refusent systématiquement l’entrée au pays. Plusieurs personnes qui ont la citoyenneté américaine ou la double nationalité ont tenté de rentrer aux É.-U. avec leur douce moitié canadienne. Ces douces moitiés se sont vu refuser l’entrée et ont été forcées de prendre l’avion.
Prendre l’avion??? Pour les É.-U.? Oui, c’est permis. Vous n’avez qu’à prendre un vol de n’importe où au Canada et vous pouvez faci-lement vous rendre aux États-Unis. Aucune quarantaine n’est exigée non plus. Ce qui a donné lieu à des solutions très intéressantes pour bien des snowbirds.
Un groupe d’amis amateurs de golf s’est cotisé et a nolisé un jet privé pour se rendre chacun à leur résidence d’hiver. C’est beau d’être riche, mais le coût — partagé à 10 ou 12 — n’est pas si exorbitant. Oh, et ils ont aussi pu amener leurs animaux de compagnie, mais ils ont dû voyager léger à cause des restrictions de poids de l’appareil. Je suppose que leurs équipements de golf se trouvaient déjà aux É.-U.
D’autres ont fait appel à un service de transfert d’auto, qui a livré leur véhicule à l’aéroport américain le plus près de la frontière cana-dienne. Ils ont pris l’avion à destination de cet aéroport, où ils ont récupéré leur véhi-cule et ont pris la route pour le sud comme d’habitude. Les services de transfert d’auto ne semblent avoir aucune difficulté à entrer aux É.-U., puisqu’il s’agit d’une activité com-merciale normale, ce qui est permis. Il existe plusieurs très bonnes entreprises offrant un tel service; vous les trouverez très facilement sur Internet. Deux d’entre elles ont fait de la publicité dans nos pages, mais je doute que vous ayez quelque problème que ce soit avec n’importe laquelle. Demandez une ou deux soumissions avant d’arrêter votre choix.
Puisque cette chronique est censée traiter d’assurances, permettez-moi de vous parler de ce que Medipac constate dans le marché des snowbirds. Environ 35% de nos clients sont déjà partis cette année et je m’attends à ce qu’il y en ait beaucoup plus à mesure que l’hiver s’installera. Fait intéressant, nous avons à peu près le même nombre de nouveaux clients snowbirds. J’imagine que c’est en partie grâce au fait que nous couvrons directement la COVID-19, ce que nous faisons depuis le tout début de cette étrange pandémie.
Nous avons été agacés par ces nombreuses annonces sur Internet ciblant les snowbirds et prétendant « couvrir la COVID ». Lors-qu’on lit la police, habituellement enfouie profondément quelque part dans le site Web, la couverture ne s’applique pas s’il y a un avis en vigueur à propos des « voyages essentiels ». Ce qui peut signifier qu’il n’y a AUCUNE couverture de la COVID-19 ou de quoi que ce soit d’autre. Si vous avez été attiré par une de ces compagnies et que vous avez souscrit une assurance, je vous recommande de bien relire votre police.
Beaucoup se demandent : combien de snowbirds meurent de la COVID-19? Et combien sont hospitalisés? Et combien tombent simplement malades? Je ne peux parler qu’en tant qu’assureur de milliers de snowbirds aux États-Unis depuis le début de la pandémie. Aucun de nos snowbirds n’est mort de la COVID-19. Nous avons eu seulement deux hospitalisations liées à la COVID-19 et une douzaine de cas de résultats positifs à la COVID-19. Notre service d’assistance a reçu trois ou quatre autres appels où il s’agissait peut-être d’infections mineures à la COVID-19; ces personnes sont simplement restées à la maison, se sont soignées elles-mêmes et se sont rétablies.
Pour conclure, je précise que le gouvernementfédéral nous a demandé de lui réserver une page pour lui permettre de présenter son point de vue sur la COVID-19 et les voyages, ce à quoi j’ai acquiescé en toute justice. Assurez-vous de la lire; vous pourrez ensuite décider si vous voulez conserver votre style de vie préféré.
Malgré la pandémie, Pat et moi prendrons l’avion pour la Floride tout juste après avoir passé Noël avec nos petits-enfants, si notre gouvernement nous permet de célébrer. Je porterai un masque, me laverai les mains, respecterai la distanciation physique et serai très prudent.
Joyeux Noël et passez une très belle nouvelle année sans COVID, où que vous soyez.